Jeux d'écriture
Limité à 10 participant.es, l'organisateur donne les consignes quelques jours avant la date de la rencontre. Le but est d'écrire une histoire, sous la forme demandée (nouvelle, poème, dialogue etc...).
La rencontre, objet du partage, a lieu un samedi par mois au centre LGBTQ+ à 14h, et se tient en trois temps. Lecture des textes produits personnellement. Choix et écriture d'un nouveau texte sur place puis lecture. Choix de la prochaine consigne d'écriture pour la future séance.
Lors de l'atelier d'écriture du 18 mars, le sujet était le suivant "Que vous inspire ce portrait ?"

Un participant a proposé le texte suivant :
Portrait de femme...
Mon Dieu, que je suis lasse de poser pour ce peintre maniaque, depuis des jours et des jours, sous son regard un rien concupiscent... Je suis sans cesse ankylosée.
Quand je pense qu'il faut endurer cette torture pour faire plaisir à Père, tout cela afin d'avoir un portrait décent à montrer à mes éventueles futurs maris!
Lorsqu'on me présente, tour à tour, les différents visages peints de ces promis, cela ne me donne guère envie de me marier! Leurs familles sont peut-être appariées aux nôtres, possèdent les quartiers de noblesse requis, la richesse souhaitée, mais quels visages disgracieux, quelles tristes mines ! Quand ils sont jeunes, il ne faut pas se plaindre, mais c'est loin d'être toujours le cas.
Moi qui ne rêve que de déambuler dans le parc de notre château, de me rendre dans la forêt proche, cheveux au vent, escortée de mes chères suivantes, et de ma cousine Emma, tant aimée ! De jouer, rire, me rafraîchir à la fontaine, de tremper mes pieds dans l'eau glacée du torrent !
Quand le peintre me dit que j'ai une physionomie manquant de gaieté, j'ai envie de lui répondre : "Si vous deviez vous marier bientôt, perdre votre liberté, renoncer à votre jeunesse, vous enterrer vivante dans des pièces sombres et froides avec un mari affreux, lointain et désagréable, auriez-vous le sourir aux lèvres ?"
Et je serre les miennes, me retenant de lui sauter dessus, de m'enfuir, ou même de le mordre sauvagement ! Hélas, mon rang, ma condition et mon sexe ne le permettent pas....
J'ai constaté, au fil des ans, que ma mère se montrait, elle, docile, obéissante, dévouée à son cher mari... et était si malheureuse !
Le même destin m'attend... quelle triste époque pour les jeunes filles !
Lors de l'atelier d'écriture du 18 février, le sujet était le suivant "Écrivez en alexandrin , un texte de 12 vers ayant pour thème le chiffre 12".
Voici les texte composés par un participant et une participante :
A 12 ans ma virginité s’est envolée
Sur les 12 coups de midi un seul coup a suffi
Au confessionnal j’ai rencontré le mâle
Mon rêve lubrique lui a donné la trique
12 ave Maria ne suffirent pas
A le suivre dans la sacristie il m’invita
Comme par miracle sa soutane s’envola
De sous- vêtements il n’en avait pas
A bien secouer ses clochettes il m’invita
Te fais pas prier tu ne le regretteras pas
Merci Maria pour cette découverte là
Alleluia le paradis est bien là
Sachez que dans cet atelier prolifique
Ce sujet fort justement académique
N’a pas fourni d’imaginaire lubrique
À mon esprit tourmenté et diarrhéique.
Des alexandrins? Vous me voyez sceptique
Alexandre le gland, héros hellénique
À l’origine de ce mot sympathique
Me hérisse d’un dégoût mythologique
Désolée, je déteste la Grèce antique
Avec son lot de légendes chaotiques
Je préfère les nombres et statistiques
La beauté d’un bilan comptable typique
Tenez, prenez le chiffre emblématique
Douze, l’imposante beauté esthétique
De cette merveille de l’arithmétique
Me procure une jouissance biblique